Katanga Crush

Décolonisons / Décloisonnons : Les Rendez-Vous du TempoColor

L’exposition Katanga Crush réunit cinq photographes congolais et belge qui ont documenté l’exploitation de métaux rares comme le cobalt (dans la province du Katanga) ou le lithium (dans la province du Tanganyika) au Congo. Là où l’extraction se poursuit nuit et jour, cette « ruée vers l’or », motivée par un appétit mondial toujours croissant pour ces matières premières, s’accompagne de graves dommages environnementaux et sociaux… Si l’approche de chaque photographe est différente (reportage, images au drone, photomontage…), les images présentées dans l’exposition évoquent toutes le travail acharné dans les mines et la vie qui continue autour de celles-ci.

La République Démocratique du Congo est le premier pays producteur de cobalt au monde avec 86.000 tonnes produites en 2017 (entre 60 et 70 % de l’offre mondiale). Le pays produit aussi du cuivre (1er producteur africain), du lithium, du nickel et d’autres minerais devenus stratégiques car indispensables dans l’électrification de l’énergie (éoliennes, panneaux photovoltaïques) et des véhicules (batteries des voitures électriques…) Un marché à la courbe exponentielle dans la course à l’énergie verte.

La question des creuseurs artisanaux occupe le devant de la scène médiatique lorsqu’on aborde le sujet de l’industrie minière au Congo. Le travail des enfants et les conditions de travail dramatiques ont beaucoup été dénoncés. L’exploitation artisanale et à petite échelle représenterait 20% de la production minière en RDC. Pour le reste, ce sont en réalité des multinationales, présentes de plus en plus massivement, qui s’occupent de l’extraction de ces ressources, ce qui pose également de nombreux problèmes sur le terrain. En effet, si l’exploitation est bien encadrée par le code minier, dans les faits, les industries minières le sont rarement. Les mines industrielles sont inaccessibles pour les journalistes comme pour les fonctionnaires de l’État censés superviser l’extraction. Dans un pays pauvre à la corruption endémique, les standards internationaux en matière d’écologie et de responsabilité sociale sont rarement respectés. Les taxes prélevées sur les multinationales n’arrivent en réalité jamais aux communautés qui subissent les conséquences directes de ces exploitations.

Accès gratuit du me. au sa. de 14:00 à 18:00.

Vous souhaitez vous investir ? Signez la pétition proposée par Amnesty International adressée au président Félix-Antoine Tshisekedi pour lui demander de mettre fin aux expulsions massives et aux autres atteintes aux droits humains commises dans les mines de cuivre et de cobalt en RDC: « Halte aux expulsions forcées à Kolwezi ».